Aryf MOUDACHIROU

Aryf MOUDACHIROU

Recrutement et reseaux sociaux

Recrutement
et réseaux sociaux

« Si vous n'avez pas votre profil sur LinkedIn, vous n'existez pas ». Voilà
l'avertissement adressé il y a quelques mois par le magazine Fortune aux
chercheurs d'emploi américains. Si la phrase vaut probablement pour les
Etats-Unis, il n’en est pas encore de même en France. Mais pour combien de temps
encore ?

Ainsi, 24 % des recruteurs français auraient déjà recruté une
fois via un réseau social, selon l’une des rares enquêtes* menées sur le sujet
et datant du mois de mai dernier. Profil type de ce "recruteur 2.0" version
baguette et béret basque, convaincu de la valeur ajoutée des applications du web
social dans la chasse au candidat idéal ? Un homme de 25 à 34 ans, travaillant
dans une entreprise de moins de 50 salariés. A contrario, les femmes de 45 à 54
ans travaillant dans une entreprise de 50 à 999 salariés seraient les moins
utilisatrices de ces plateformes d’échange dans un objectif de recrutement.


Nul doute que la proportion de ces "recruteurs 2.0" progressera encore
dans les mois et les années à venir, à l’image de ce qui se passe déjà
outre-Atlantique, les Français étant en effet de plus en plus nombreux à
fréquenter ces plateformes de socialisation et de mise en relation. Avec
l’avènement de ces nouveaux usages du web, c’est donc un immense "terrain de
chasse" qui s’ouvre à tous les recruteurs en quête de candidats, pour peu qu’ils
apprennent à tirer efficacement partie de l’incroyable potentiel de ces outils.
Pour celà, il leur faudra faire preuve de méthode et de discernement pour aller
à l'essentiel et éviter de se perdre dans la nébuleuse de sites et
d’informations qu’ils engendrent !

C’est donc sans surprise que l’on
retrouve prioritairement les recruteurs français sur Viadeo et LinkedIn, les
deux principales plateformes "grand public" dédiées à l’univers professionnel. A
noter que selon la même enquête, Viadéo bénéficierait d’une meilleure notoriété,
d’une plus grande crédibilité et d’une plus grande présence des recruteurs que
son homologue américain, arrivé en France plus tardivement et ayant une vocation
plus internationale.
Ainsi, même s’ils sont susceptibles d’ apporter un
éclairage complémentaire sur le profil d’un candidat, des sites comme Facebook,
ouvertement positionnés sur le créneau du réseau ludique et amical plus que
professionnel, sont assez peu scrutés par les recruteurs à la recherche de
talents. Sensibilisés au respect d’une certaine éthique professionnelle qui
consiste à prendre en compte, lors du processus de recrutement, les compétences
des candidats et rien que les compétences, les professionnels des RH
s’interdisent pour la plupart de collecter ou de consulter des informations
d’ordre personnel, voire intime, rendus publics par les utilisateurs de Facebook
eux-mêmes sur leurs pages. Pour autant, ce site restant l’un des mieux
référencés et ses pages apparaissant régulièrement dans les premiers résultats
de recherche lorsqu’on tape un nom dans Google, les candidats qui souhaiteront
optimiser leur visibilité en ligne ne pourront s’affranchir de la publication de
leur CV sur leur page Facebook. Ils prendront soin néanmoins de surveiller le
degré de confidentialité de leurs comptes afin de s’assurer qu’un recruteur
moins à cheval que les autres sur les questions de respect de la vie privée ne
puisse pas avoir accès à leurs photos de soirées compromettantes…

Maintenant que l’on sait sur quels sites vont les recruteurs, essayons de
comprendre quels profils ils recherchent en priorité.

Les profils techniques et informatiques seraient davantage recherchés que les
autres par les professionnels utilisant les réseaux sociaux dans un objectif de
recrutement. Les jeunes diplômés sont eux aussi une "cible" de choix. Bref, des
publics censés être plus au fait ou plus sensibles aux nouvelles technologies.
Pour autant, les fameux "hubs", ces espaces de discussion dédiés à des
thématiques professionnelles précises, permettent à des experts de tous horizons
de prendre la parole et d’échanger sur les pratiques professionnelles de leurs
métiers. C’est d’ailleurs l’un des points d’entrée privilégiés des recruteurs
fréquentant le site Viadéo par exemple. Pour nombre d’entre eux, c’est après
avoir suivi les contributions de certains de ces experts, la récurrence et la
pertinence de leurs prises de parole, ou les liens qui les unissent à d’autres
professionnels reconnus, qu’ils ont décidé de les approcher.
Ces sites ne
constituent donc pas seulement une base de données de CV librement accessible
mais offrent aussi une mise en perspective des projets et du potentiel d’un
candidat dans un environnement social professionnel.

Parce que les recruteurs se fient de plus en plus souvent à ces vitrines
virtuelles pour juger de la qualité d'un candidat et de l’authenticité d’un CV
(au prétexte que l’on courrerait trop de risques à rendre public un CV bidonné),
ne pas disposer d’un tel profil constitue donc un vrai handicap si l’on est à la
recherche d’un nouvelle opportunité professionnelle. C’est donc une démarche
nécessaire à mettre en œuvre pour augmenter ses chances d’être repéré par des
entreprises à la recherche de compétences et d’expériences que vous êtes
susceptible de posséder.


* Enquête Regionjob



12/06/2011
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