L'école et l’emploi !
La Chronique du Président
Coach
Patrick Armand POGNON
(N°18
Lundi 11 juillet 2011)
L'incontournable
réarmement mental de l’Afrique (IRMA)
L'école
et l’emploi !
Le problème épineux de l’emploi est pour l’Afrique comme
pour le monde, une préoccupation permanente, récurrente et difficile. De
nombreuses initiatives ont été prises par-ci, par-là avec des résultats mitigés.
Les divers Etats ont investi beaucoup de ressources sans
venir à bout de ce phénomène. Le problème de l’emploi comme celui de la fortune,
du développement fait appel à une remise en cause de nos conceptions habituelles
pour oser toucher les fondements de la société.
Les pays soi-disant développés comme la Grèce, le
Portugal, …, sont aujourd’hui sous ajustement structurel. L’Espagne et même la
France montrent des signes d’essoufflements. Tout ceci juste pour dire comme
dans une ancienne chronique que le développement est un processus permanent de
mieux-être et donc que tous les pays sont en développement.
Qui parmi nous n’a pas demandé à son enfant de
travailler à l’école pour avoir un bon diplôme et par la suite un bon emploi. Ce
conseil porte en lui-même les germes du chômage, de la pauvreté, du
sous-développement.
A l’indépendance, l’Etat avait besoin de fonctionnaires,
l’école devait former pour la fonction publique qui recrute les meilleurs en
matière de note. Ce conseil s’inscrit donc dans cette logique et se comprend
dans son contexte.
Ainsi donc, l’Etat a recruté pendant longtemps des
diplômés préparés à exécuter des tâches sans aucune créativité, sans capacité de
produire de nouvelles idées, de nouveaux projets, de la richesse. Ceci a
entrainé une augmentation des travailleurs sans augmentation du travail à faire
et des ressources pour les rémunérer.
Conséquence logique, l’Etat ne peut plus recruter tout
le monde et a du mal à offrir à ses fonctionnaires de bonnes conditions de
travail. La solution facile adoptée est d’encourager l’initiative privée. Nos
pays ont déboursé des milliards avec l’aide des bailleurs de fonds pour
financier la création d’entreprise par des milliers de jeunes.
Or, ces jeunes sont formés pour exécuter des tâches et
non pour prendre des initiatives. Il se retrouve chef d’entreprise, il doit
s’occuper et occuper ses employés, il doit inventer le travail à faire. Commence
alors une galère qui finira par la faillite.
Je voudrais éviter de m’attarder sur ceux qui ont pris
ce financement pour se marier, pour tenter l’immigration clandestine,
etc.
Les grandes entreprises qui devraient absorber une
grande partie de ces diplômés ont eux aussi besoin de créativité, d’innovation
pour survivre et accroître le travail à faire et donc le besoin de main-d’œuvre.
Le tissu économique, l’emploi, la fortune et le
développement souffrent de ce conseil que nous donnons à nos enfants :
« travaille à l’école pour avoir de bons diplômes et un bon emploi ». C’est
toute leur vie qui est façonnée par ce conseil.
Imaginons un monde où les parents disent à leurs enfants
« va à l’école pour apprendre comment gagner ta vie, comment réussir ta vie,
comment faire mieux que nous, comment atteindre tes objectifs, comment devenir
riche ».
Dans ce monde, l’enfant sortira de l’école peut-être
sans diplôme mais avec des solutions, avec des idées, avec des stratégies, avec
des initiatives.
Il y a dix ans de cela, j’ai initié au Bénin, un
programme de formation des Techniciens Supérieurs en Développement d’une durée
de deux ans. Vingt Neuf (29) étudiants ont pris le départ avec nous. Au bout de
six (6) mois, un ami à moi lance une société pour gérer le départ et l’arrivée
des vols Air-France à Cotonou. Il me demande de lui fournir près d’une trentaine
d’employés pour avoir vécu notre système de formation.
J’ai rassemblé mes étudiants et je leur ai dit ceci,
« vous êtes venus ici pour apprendre à devenir riche, à réussir votre vie, à
vous déveloper. Maintenant, j’ai une opportunité qui vous permettra d’apprendre
par plus de pratique, je vous encourage à saisir cette opportunité quitte à
faire des cours du soir si le diplôme vous semble important ». Dix Sept (17) ont
saisi cette opportunité et leur vie a pris une tournure positive car ce fut des
emplois décents, stables, formateurs.
Nous devons revoir non le contenu mais le pourquoi de
notre système éducatif. Détenteur d’un Baccalauréat option comptabilité, j’ai pu
enseigner par la suite la philosophie et le français car bien que de coefficient
faible dans ma série, ces deux matières m’offraient des éléments essentiels pour
l’atteinte de mes objectifs de vie.
Au fait, les ressources humaines désignent la capacité
du personnel à produire de la richesse pour leur prise en charge et pour le
développement de l’entreprise. C’est donc le conseil de notre monde imaginaire
qui peut permettre à nos enfants de chercher dans leur formation les éléments
pour répondre aux besoins des entreprises et garantir un emploi durable.
Ma fille vient d’avoir le Certificat d’Etudes Primaires
à l’âge de neuf (9) ans. Pendant longtemps elle ne travaillait pas en classe.
Dans une discussion, elle m’avoue n’avoir aucun intérêt pour l’école qui bien
que facile reste pour elle inutile et ennuyeuse. Je lui ai expliqué que l’école
est une étape nécessaire pour acquérir les pré-requis pour une réussite de vie
et que le respect de la société est conditionné à notre moyenne de classe.
Depuis lors, elle est toujours première de sa classe et vient de prendre son
Certificat en classe de CM1.
Si nous aurons du mal à agir de façon macro, nous devons
tout au moins changer de paradigme dans l’éducation de nos enfants. Vouloir les
meilleurs diplômes pour nos enfants est une bonne chose car cela suscite le
respect et la considération de la société. Mais ce qui garantit la réussite de
vie, c’est ce qu’ils vont tirer comme connaissances pratiques et monnayables.
Nous savons donc quoi faire pour l’éducation de nos enfants.
Nonobstant le mauvais départ, il est possible et
impératif d’aider les diplômés en quête d’emploi à acquérir le savoir-être, le
savoir-faire, la proactivité, le sens de l’initiative, …, nécessaires pour créer
leur emploi.
Oui, il ne s’agit plus de chercher un emploi mais bien
de créer son emploi. Cela passe par un changement radical de paradigmes.
Outre le travail à faire sur les dispositions mentales,
la documentation en matière d’emploi mérite d’être améliorée dans le but
d’intéresser le recruteur. Les curriculums vitae doivent cesser d’être un
listing de diplômes et certificats. Ils doivent exposer les capacités humaines,
relationnelles, créatrices du demandeur d’emploi. La lettre de motivation doit
devenir une lettre commerciale de promotion du produit que représente le
potentiel du demandeur d’emploi. Bref, vulgarisons la culture de l’emploi et de
l’initiative.
La vie nous a
offert deux magnifiques présents : la connaissance et le temps. Il n’en tient qu’à
nous de faire ce qui nous plait avec l’un et l’autre. Grâce à chaque billet qui
passe dans notre main, nous avons le pouvoir de décider de notre destinée. Si
cet argent est dépensé sans discernement, nous choisissons d’être pauvres. Si
nous l’employons pour faire face à nos engagements, nous nous joignons alors à
la classe moyenne. En l’investissant à apprendre comment acquérir la fortune,
nous choisirons de devenir riche et heureux.
L’argent est une forme de pouvoir, mais
l’éducation financière est plus puissante encore. Acquérir l’intelligence
financière et les stratégies simples, pratiques, efficaces pour créer et gérer
une entreprise reste le seul chemin pour faire la différence.
prospère les Africains, l'Afrique et le Monde.
POGNON
Consultant International Certifié en
Développement
Président Mondial des Ambassadeurs du
Développement
Président de l'Association Africaine de Coachs Professionnels
(AFRICOACHS)
Directeur du Cabinet African Consultants & Partners
(ACP)
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