Article sans titre
LES VRAIES RAISONS DE LA
GUERRE EN LIBYE
Écrit par: Jean-Paul
Pougala pougala@gmail.com
(*) Jean-Paul Pougala est
un écrivain d’origine
camerounaise, Directeur de
l’Institut d’études
géostratégiques et
professeur de sociologie à l’Université
de la Diplomatie de Genève
en Suisse.
A- LES VRAIES RAISONS DE
LA GUERRE EN LIBYE
1- Manque à gagner pour
l’Occident à cause du Premier
Satellite africain Rascom
1
C’est la Libye de Kadhafi
qui offre à toute l’Afrique sa
première vraie révolution
des temps modernes : assurer la
couverture universelle du
continent pour la téléphonie, la
télévision, la
radiodiffusion et de multiples autres
applications telles que la télémédecine et l’enseignement à
distance ; pour la
première fois, une connexion à bas coût
devient disponible sur
tout le continent, jusque dans les
zones rurales grâce au
système par pont radio wmax.
L’histoire démarre en 1992
lorsque 45 pays africains
créent la société Rascom
pour disposer d’un satellite
africain et faire chuter
les coûts de communication sur le
continent. Téléphoner de
et vers l’Afrique est alors le tarif
le plus cher au monde,
parce qu’il y avait un impôt de 500
millions de dollars que
l’Europe encaissait par an sur les
conversations
téléphoniques même à l’intérieur du même
pays africain, pour le
transit des voix sur les satellites
européens comme Intelsat.
Un satellite africain coûtait
juste 400 millions de
dollars payable une seule fois et ne
plus payer les 500
millions de location par an. Quel
banquier ne financerait
pas un tel projet ? Mais l’équation
la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il
s’affranchir de
l’exploitation servile de son maître en
sollicitant l’aide de ce
dernier pour y parvenir ? Ainsi, la
Banque mondiale , le Fmi,
les Usa, l’Union européenne ont
fait miroiter inutilement
ces pays pendant 14 ans. C’est en
2006 que Kadhafi met fin
au supplice de l’inutile mendicité
aux prétendus bienfaiteurs
occidentaux pratiquant des
prêts à taux usuraire; le
guide libyen a ainsi mis sur la
table 300 millions de
dollars, La Banque africaine de
développement a mis 50
millions, la Banque ouestafricaine
de Développement, 27
millions et c’est ainsi que
l’Afrique a depuis le 26
décembre 2007 le tout premier
satellite de communication
de son histoire. Dans la foulée,
la Chine et la Russie s’y
sont mises, cette fois en cédant
leur technologie et ont
permis le lancement de nouveaux
satellites, sud-africain,
nigérian, angolais, algérien et
même un deuxième satellite
africain est lancé en juillet
2010. Et on attend pour
2020, le tout premier satellite
technologiquement 100%
africain et construit sur le sol
africain, notamment en
Algérie. Ce satellite est prévu pour
concurrencer les meilleurs
du monde, mais à un coût 10
fois inférieur, un vrai
défi. Voilà comment un simple geste
symbolique de 300 petits
millions peut changer la vie de
tout un continent. La
Libye de Kadhafi a fait perdre à
l’Occident, pas seulement
500 millions de dollars par an
mais les milliards de
dollars de dettes et d’intérêts que
cette même dette permettait
de générer à l’infini et de
façon exponentielle,
contribuant ainsi à entretenir le
système occulte pour
dépouiller l’Afrique.
2- Fonds monétaire
africain, Banque centrale africaine,
Banque africaine des
investissements
Les 30 milliards de
dollars saisis par M. Obama
appartiennent à la Banque
centrale libyenne et prévu pour
la contribution libyenne à
la finalisation de la fédération
africaine à travers 3
projets phare: la Banque africaine
d’investissement à Syrte
en Libye, la création dès 2011 du
Fonds monétaire africain
avec un capital de 42 milliards de
dollars avec Yaoundé pour
siège, la Banque centrale
africaine avec le siège à
Abuja au Nigeria dont la première
émission de la monnaie
africaine signera la fin du Fcfa
grâce auquel Paris a la
mainmise sur certains pays
africains depuis 50 ans.
On comprend dès lors et encore
une fois la rage de Paris
contre Kadhafi. Le Fonds
monétaire africain doit
remplacer en tout et pour tout, les
activités sur le sol
africain du Fonds monétaire
international qui, avec
seulement 25 milliards de dollars de
capital a pu mettre à
genoux tout un continent avec des
privatisations
discutables, comme le fait d’obliger les pays
africains à passer d’un
monopole public vers un monopole
privé. Ce sont les mêmes
pays occidentaux qui ont frappé
à la porte pour être eux
aussi membres du Fonds
monétaire africain et
c’est à l’unanimité que le 16-17
décembre 2010, à Yaoundé
les Africains ont repoussé
cette convoitise,
instituant que seuls les pays africains
seront membres de ce Fma.
Il est donc évident
qu’après la Libye, la coalition
occidentale déclarera sa
prochaine guerre à l’Algérie,
parce qu’en plus des ses
ressources énergétiques
énormes, ce pays a une
réserve monétaire de 150
milliards d’Euros. Ce qui
devient la convoitise de tous les
pays qui bombardent la
Libye et qui ont tous quelque
chose en commun, ils sont
tous financièrement en quasi
faillite, les Usa à eux
seuls ont 14.000 milliards de dollars
de dettes, La France , la
Grande-Bretagne et l’Italie ont
chacun environ 2.000
milliards de dettes publiques alors
que les 46 pays d’Afrique
noire ont, au total, moins de 400
milliards de dollars de
dettes publiques. Créer de fausses
guerres en Afrique dans
l’espoir de trouver de l’oxygène
pour continuer leur apnée
économique qui ne fait que
s’empirer ne fera
qu’enfoncer les Occidentaux dans leur
déclin qui a pris son
envol en 1884, lors de la fameuse
Conférence de Berlin. Car
comme l’avait prédit
l’économiste américain
Adams Smith en 1865, dans son
soutien à Abraham Lincoln
pour l’abolition de l’esclavage,
«l’économie de tout pays
qui pratique l’esclavage des
Noirs est en train
d’amorcer une descente vers l’enfer qui
sera rude le jour où les
autres Nations vont se réveiller».
3- Unions régionales comme
frein à la création des Etats-
Unis d’Afrique
Pour déstabiliser et
détruire l’Union africaine qui va
dangereusement (pour
l’Occident) vers les Etats-Unis
d’Afrique avec la main de
maître de Kadhafi, l’Union
européenne a d’abord tenté
sans y parvenir la carte de la
création de l’Upm (Union
Pour la Méditerranée) Il fallait à
tout prix couper l’Afrique
du Nord du reste de l’Afrique.
Cela a échoué parce que
Kadhafi a refusé d’y aller. Il a
compris très vite le jeu à
partir du moment où on parlait de
la Méditerranée en
associant quelques pays africains sans
en informer l’Union
africaine, mais en y invitant tous les 27
pays de l’Union
européenne. L’Upm sans le principal
moteur de la fédération
africaine était foirée avant même
de commencer, un mort – né
avec Sarkozy comme
président et Mobarack, le
vice-président. Ce que Alain
Juppé tente de relancer,
tout en misant sur la chute de
Kadhafi, bien sûr. Ce que
les dirigeants africains ne
comprennent pas est que
tant que ce sera l’Union
européenne qui finance
l’Union africaine, on sera toujours
au point de départ, car
dans ces conditions, il n’y aura pas
d’effective indépendance.
C’est dans le même sens que
l’Union Européenne a
encouragé et financé les
regroupements régionaux en
Afrique. Il était évident que la
Cedeao qui a une Ambassade
à Bruxelles et qui tire
l’essentiel de son
financement de l’Ue, est un obstacle
majeur contre la
fédération africaine. C’est ce que Lincoln
avait combattu dans la
guerre de sécession aux Etats-
Unis, parce qu’à partir du
moment où un groupe de pays
se retrouvent autour d’une
organisation politique régionale,
cela ne peut que
fragiliser l’organe central. C’est ce que
l’Europe voulait et c’est
ce que les Africains n’ont pas
compris en créant coup sur
coup, la Comesa , l’Udeac, la
Sadc et le Grand Maghreb
qui n’a jamais fonctionné
encore une fois grâce à
Kadhafi qui lui l’avait très bien
compris.
4- Kadhafi, l’Africain qui
a permis de laver l’humiliation de
l’Apartheid
Kadhafi est dans le coeur
de presque tous les Africains
comme un homme très
généreux et humaniste pour son
soutien désintéressé à la
bataille contre le régime raciste
d’Afrique du Sud. Si
Kadhafi avait été un homme égoïste,
rien ne l’obligeait à
attirer sur lui les foudres des
Occidentaux pour soutenir
financièrement et militairement
l’Anc dans sa bataille
contre l’apartheid. C’est pour cela
que à peine libéré de ses
27 ans de prisons, Mandela
décide d’aller rompre
l’embargo des Nations unies contre
la Libye le 23 octobre
1997. A cause de cet embargo
même aérien, depuis 5
longues années aucun avion ne
pouvait atterrir en Libye.
Pour y arriver, Il fallait prendre un
avion pour la Tunisie;
arriver à Djerba et continuer en
voiture pendant 5 heures
pour Ben Gardane, passer la
frontière et remonter en 3
heures de route par le désert
jusqu’à Tripoli. Ou alors,
passer par Malte et faire la
traversée de nuit, sur des
bateaux mal entretenus jusqu’à
la côte libyenne. Un
calvaire pour tout un peuple, juste
pour punir un seul homme.
Mandela décida de rompre
cette injustice et
répondant à l’ex- président américain Bill
Clinton, qui avait jugé
cette visite «malvenue», il s’insurgea
: «Aucun Etat ne peut
s'arroger le rôle de gendarme du
monde, et aucun Etat ne
peut dicter aux autres ce qu'ils
doivent faire ». il ajouta
: « ceux-là qui hier, étaient les
amis de nos ennemis, ont
aujourd’hui, le toupet de me
proposer de ne pas visiter
mon frère Kadhafi, ils nous
conseillent d’être ingrats
et d’oublier nos amis d’hier ». En
effet, pour l’Occident,
les racistes d’Afrique du Sud étaient
leurs frères qu’il fallait
protéger. C’est pour cela que tous
les membres de l’Anc
étaient considérés comme des
dangereux terroristes, y
compris Nelson Mandela. Il faudra
attendre le 2 juillet
2008, pour que le Congrès américain
vote une loi pour rayer le
nom de Nelson Mandela et de
ses camarades de l’Anc de
cette liste noire, pas parce
qu’ils ont compris la
bêtise d’une telle liste, mais parce
qu’on voulait faire un
geste pour les 90 ans de Nelson
Mandela. Si les
Occidentaux sont aujourd’hui, repentis de
leur soutien d’hier aux
ennemis de Mandela et sont
vraiment sincères
lorsqu’on lui donnent des noms de rue
et de places, comment
continuer à faire la guerre à celui
qui a permis la victoire
de Mandela et son peuple,
Kadhafi?
B- CEUX QUI VEULENT
EXPORTER LA DEMOCRATIE
SONT-ILS DE VRAIES
DEMOCRATIES ?
Et si la Libye de Kadhafi
était plus démocratique que les
Usa , la France , la
Grande-Bretagne et tous ceux qui font
la guerre pour exporter la
démocratie en Libye ? Le 19
mars 2003, le président
Georges Bush lance les bombes
sur la tête des Iraquiens
avec le prétexte d’y exporter la
démocratie. Le 19 mars
2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard
et jour pour jour, c’est
le président français qui lance ses
bombes sur la tête des
Libyens avec le même prétexte de
leur offrir la démocratie.
Monsieur Obama, Prix Nobel de la
Paix 2009 et président des
Etats-Unis d’Amérique, pour
justifier qu’il procède à
un déferlement de missiles Cruise
de ses sous-marins sur la
tête des Libyens a dit que c’était
pour chasser le dictateur
Kadhafi du pouvoir et y instaurer
la démocratie.
La question que tout être
humain doté de la moindre
capacité intellectuelle de
jugement et d’appréciation ne
peut s’empêcher de se
poser est : ces pays comme la
France, l’Angleterre, les
Usa, l’Italie, la Norvège, le
Danemark, la Pologne dont
la légitimité pour aller
bombarder les Libyens se
base sur le seul fait de s’être
autoproclamés « pays
démocratiques » sont-ils réellement
démocratiques? Si oui,
sont-ils plus démocratiques que la
Libye de Kadhafi ? La
réponse, sans équivoque est Non,
pour la simple et bonne
raison que la démocratie n’existe
pas. Ce n’est pas moi qui
l’affirme, mais celui-là même
dont la ville natale,
Genève abrite l’essentiel du
commandement des Nations
unies. Il s’agit bien entendu
de Jean-Jacques Rousseau
né à Genève en 1712 qui
affirme dans le chapitre
IV du Livre III de son très célèbre
ouvrage du Contrat social
que : «il n'a jamais existé de
véritable démocratie, et
il n'en existera jamais». Pour
qu’un Etat soit
véritablement démocratique Rousseau
pose 4 conditions selon
lesquelles la Libye de Kadhafi est
même de loin plus
démocratique que les Etats-Unis
d’Amérique, la France et
tous les autres qui prétendent lui
exporter la démocratie à
savoir :
1- Dimension de l’Etat :
plus un Etat est grand, moins il
peut être démocratique,
pour Rousseau l’Etat doit être très
petit pour que le peuple
soit facile à rassembler et que
chaque citoyen puisse
aisément connaître tous les autres.
Avant donc de faire voter
les gens, il faut s’assurer que
chacun connaisse tous les
autres sans quoi voter pour
voter est un acte dénué de
tout fondement démocratique,
c’est un simulacre de
démocratie pour élire un dictateur.
La structure de
l’organisation de l’Etat libyen se fonde sur
une base tribale qui
regroupe par définition le peuple en
de petites entités. Le
sentiment démocratique est plus
présent dans une tribu,
dans un village que dans une
grande Nation, parce que
le fait que tout le monde se
connaisse et que la vie
tourne autour des mêmes points
communs apporte une sorte
d’autorégulation,
d’autocensure même pour
peser à chaque instant, la
réaction ou la
contre-réaction des autres membres pour ou
contre les opinions qu’on
peut avoir. Sous cet angle, c’est
la Lybie qui répond le
mieux aux exigences de Rousseau,
ce qu’on ne peut pas dire
de même pour les Etats-Unis
d’Amérique, la France ou
la Grande-Bretagne , des
sociétés fortement
urbanisées où la majorité des voisins
ne se disent même pas
bonjour et donc ne se connaissent
pas, même vivant
côte-à-côte pendant 20 ans. Dans ces
pays, on est passé
directement à l’étape suivante : « le
vote » qu’on a malignement
sanctifié afin de faire oublier
que ce vote est inutile à
partir du moment où je m’exprime
sur l’avenir d’une Nation
sans en connaitre ses membres.
On est ainsi arrivé
jusqu’à la bêtise du vote des citoyens
vivant à l’étranger. Se
connaître et se parler est la
condition essentielle de
la communication pour le débat
démocratique qui précède
toute élection.
2- Il faut la simplicité
des moeurs et des comportements
pour éviter que l’on passe
l’essentiel du temps à parler de
justice, de tribunal pour
trouver des solutions aux
multitudes querelles
d’intérêts divers qu’une société trop
complexe fait naître
naturellement. Les Occidentaux se
définissent comme des pays
civilisés, donc aux moeurs
complexes et la Libye
comme pays dit primitif, c’est-à-dire
aux moeurs simples. Sous
cet angle, encore une fois, c’est
la Libye qui répondrait
mieux aux critères démocratiques
de Rousseau que tous ceux
qui prétendent lui donner des
leçons de démocratie. Dans
une société complexe, les
trop nombreux conflits
sont résolus par la loi du plus fort,
puisque celui qui est
riche évite la prison parce qu’il peut
se permettre un meilleur
avocat et surtout, orienter
l’appareil répressif de
l’Etat contre celui qui vole une
banane dans un
supermarché, plutôt que le délinquant
financier qui fait crouler
une banque. Dans une ville
comme New York où 75% de
la population est blanche,
80% des postes de cadres
sont occupés par des Blancs et
ils ne sont que 20% des
personnes en prison.
3- L’égalité dans les
rangs et dans les fortunes. Il suffit de
voir le classement Forbes
2010 pour voir quels sont les
noms des personnes les
plus riches de chacun des pays
qui jette la bombe sur la
tête des Libyens et voir la
différence avec le salaire
le plus bas dans chacun des
pays et faire de même pour
la Libye pour comprendre
qu’en matière de
redistribution de la richesse du pays,
c’est à la Libye
d’exporter son savoir-faire à ceux qui la
combattent et non le
contraire. Même sous cet angle,
selon Rousseau, la Libye
serait plus démocratique que
ceux qui veulent
pompeusement lui exporter la prétendue
démocratie. Aux Etats-Unis
5% de la population possèdent
60% de la richesse
nationale. C’est le pays le plus
déséquilibré, le plus
inégal du monde.
4- Pas de luxe. selon
Rousseau pour qu’il y ait la
démocratie dans un pays,
il ne faut pas qu’il y ait de luxe
parce que selon lui, le
luxe rend nécessaire la richesse et
cette dernière devient la
vertu, l’objectif à atteindre à tout
prix et non le bonheur du
peuple, « le luxe corrompt à la
fois le riche et le
pauvre, l'un par la possession, l'autre par
la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il
ôte à l'Etat tous ses
citoyens pour les asservir les uns aux
autres, et tous à
l'opinion ». Y a-t-il plus de luxe en France
ou en Libye ? Ce rapport
d’asservissement des employés
qui sont poussés jusqu’au
suicide les employés mêmes
des entreprises publiques
ou semi-publique, pour des
raisons de rentabilité et
donc de possession de luxe d’une
des parties est-il plus
criant en Libye ou en Occident ?
Le sociologue américain C.
Wright Mills a décrit en 1956 la
démocratie américaine
comme «la dictature des élites».
Selon Mills, les
Etats-Unis d’Amérique ne sont pas une
démocratie parce qu’en
définitive, c’est l’argent qui s’est
substitué au peuple. Le
résultat de chaque élection y est
l’expression de la voix de
l’argent et non la voix du peuple.
Après Bush-père et
Bush-fils, pour les primaires
républicaines de 2012, on
parle déjà de Bush-benjamin.
En plus, si le pouvoir
politique se base sur la bureaucratie,
Max Weber fait remarquer
qu’il y a 43 millions de
fonctionnaires et
militaires aux Etats-Unis qui commandent
effectivement le pays,
mais qui n’ont été votés par
personne et qui ne
répondent pas directement au peuple
de leurs activités. Une
seule personne (un riche) est donc
votée mais le vrai pouvoir
sur le terrain est tenue par une
seule caste de riches qui
ne résulte purement et
simplement que de
nominations comme les
ambassadeurs, les Généraux
de l’armée etc...
Combien de personnes dans
les pays autoproclamés
«démocratiques» savent
qu’au Pérou, la Constitution
interdit un deuxième
mandat consécutif au président de la
République sortant ?
Combien de personnes savent qu’au
Guatemala , non seulement
le président sortant ne doit
plus jamais se présenter
comme candidat à cette fonction,
mais qu’en plus à aucun
degré de parenté, aucun membre
de sa famille ne pourra
plus prétendre à cette fonction ?
Combien savent que le
Rwanda est le pays qui intègre
politiquement le mieux les
femmes au monde avec 49% de
parlementaires femmes ?
Combien savent que dans le
classement de la Cia 2007,
sur 10 pays les mieux gérés
au monde, 4 sont Africains
? Avec la palme d’or à la
Guinée Equatoriale dont la
dette publique ne représente
que 1,14% de son Pib.
La guerre civile, les
révoltes, les rebellions sont les
ingrédients d’un début de
démocratie, soutient Rousseau.
Parce que la démocratie
n’est pas une fin, mais un
processus permanent pour
réaffirmer les droits naturels
des humains que dans tous
les pays du monde (sans
exception) une poignée
d’hommes et de femmes,
confisquant le pouvoir du
peuple, l’oriente pour se
maintenir aux affaires. On
trouve ici et là des formes de
castes qui usurpent le mot
« démocratie » qui doit être cet
idéal vers lequel tendre
et non un label à s’approprier ou
un refrain à vanter parce
qu’on est juste capable de crier
plus fort que les autres.
Si un pays est calme comme la
France ou les Etats-Unis,
c’est-à-dire sans aucune révolte,
pour Rousseau cela veut
tout simplement dire que le
système dictatorial est
suffisamment répressif pour
empêcher toute tentative
de rébellion. Si les Libyens se
révoltent, ce n’est pas
une mauvaise chose. C’est
prétendre que les peuples
acceptent stoïquement le
système qui les opprime
partout dans le monde sans
réagir qui est très
mauvais. Et Rousseau de conclure :
«Malo periculosam
libertatem quam quietum servitium -
traduction : S'il y avait
un peuple de dieux, il se
gouvernerait
démocratiquement. Un gouvernement si
parfait ne convient pas à
des hommes». Dire qu’on tue les
Libyens pour leurs biens
est un leurre.
C- QUELLES LEÇONS POUR
L’AFRIQUE ?
Après 500 ans de relations
de dominateur et de dominé
avec l’Occident, il est
dès lors prouvé que nous n’avons
pas les mêmes critères
pour définir le bon et le méchant.
Nous avons des intérêts
profondément divergents.
Comment ne pas déplorer le
Oui de 3 pays africains au
sud du Sahara, Nigeria,
Afrique du Sud et Gabon pour la
Résolution 1973 inaugurant
la nouvelle forme de
colonisation baptisée «
protection des peuples », validant
la théorie raciste que les
Européens véhiculent depuis le
18e siècle selon laquelle
l’Afrique du Nord n’a rien à
partager avec l’Afrique
Subsaharienne, l’Afrique du Nord
serait ainsi plus évoluée,
plus cultivée et plus civilisée que
le reste de l’Afrique.
Tout se passe comme si la Tunisie,
l’Egypte, la Libye ,
l’Algérie ne faisaient pas partie de
l’Afrique. Même les
Nations unies semblent ignorer la
légitimité de l’Union
africaine sur ses Etats membres.
L’objectif est d’isoler
les pays d’Afrique subsaharienne afin
de mieux les fragiliser et
les tenir sous contrôle. En effet,
dans le capital du nouveau
Fonds monétaire africain
(Fma), l’Algérie avec 16
milliards de dollars et la Libye
avec 10 milliards de
dollars contribuent à eux tous seuls
pour près de 62% du
capital qui est de 42 milliards de
Dollars. Le premier pays
d’Afrique subsaharienne et les
plus peuplés, le Nigeria
suivi de l’Afrique du Sud arrivent
très loin derrière avec 3
milliards de dollars chacun.
C’est très inquiétant de
constater que pour la première fois
de l’histoire des Nations
unies, on a déclaré la guerre à un
peuple sans avoir exploré
au préalable la moindre piste
pacifique pour solutionner
le problème.
L’Afrique a-t-elle encore sa
place dans une telle
organisation ? Le Nigeria
et l’Afrique du Sud sont disposés
à voter OUI à tout ce que
l’Occident demande, parce qu’ils
croient naïvement aux
promesses des uns et des autres
de leur donner une place
de membre permanent au
Conseil de Sécurité avec
le même droit de veto. Ils
oublient tous les deux que
la France n’a aucun pouvoir de
leur attribuer le moindre
poste. Si elle l’avait, il y a belle
lurette que Mitterrand
l’aurait fait pour l’Allemagne de
Helmut Kohl. La réforme
des Nations unies n’est pas à
l’ordre du jour. La seule
manière de compter, est la
méthode chinoise : tous
les 50 pays africains doivent
quitter les Nations unies.
Et s’ils doivent y retourner un
jour, ne le faire que
s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent
depuis longtemps, un poste
pour toute la fédération
africaine, sinon rien.
Cette méthode de la
non-violence est la seule arme de
justice dont disposent les
pauvres et les faibles que nous
sommes. Nous devons tout
simplement quitter les Nations
unies, car, cette organisation
de par sa configuration, de
par sa hiérarchie est aux
services des plus forts.
Nous devons quitter les
Nations unies afin de marquer
notre réprobation de cette
conception du monde basée
uniquement sur
l’écrasement du plus faible. Tout au moins
ils seront libres de
continuer de le faire, mais pas avec
notre signature, pas en
rappelant que nous sommes
d’accord alors qu’ils
savent très bien qu’ils ne nous ont
jamais interrogés. Et même
quand nous avons donné
notre propre point de vue,
comme la rencontre de samedi
19/3 à Nouakchott avec la
déclaration sur la contrariété à
l’action militaire, ceci a
été passé tout simplement sous
silence pour aller
accomplir le forfait de bombarder le
peuple africain.
Ce qui arrive aujourd’hui,
est le scénario déjà vu
auparavant avec la Chine.
Aujourd ’hui, on reconnaît le
gouvernement Ouattara, on
reconnaît le gouvernement
des insurgés en Libye.
C’est ce qui s’est passé à la fin de
la Seconde Guerre mondiale
avec la Chine. La soi-disant
communauté internationale
avait choisi Taiwan comme
unique représentant du
peuple chinois en lieu et place de
la Chine de Mao. Il faudra
attendre 26 ans, c’est-à-dire le
25 octobre 1971 avec la
résolution 2758 que tous les
Africains devraient lire,
pour mettre fin à la bêtise humaine.
La Chine est admise, sauf
qu’elle a prétendu et obtenue
d’être membre permanent
avec droit de veto, si non elle
n’entre pas. Cette
exigence satisfaite et la résolution
d’admission entrée en
vigueur, il faudra attendre un an
pour que le 29 septembre
1972, le ministre chinois des
Affaires étrangères donne
sa réponse avec une lettre au
Secrétaire général des
Nations unies pas pour dire Oui ou
Merci, mais pour faire des
mises au point, en garantie de
sa dignité et de sa
respectabilité. Qu’est-ce que l’Afrique
espère obtenir des Nations
unies sans poser un acte fort
pour se faire respecter ?
On a vu en Côte d’Ivoire un
fonctionnaire des Nations
unies se considérer au-dessus
d’une Institution
constitutionnelle de ce pays. Nous
sommes entrés dans cette
organisation en acceptant
d’être des serfs et croire
que nous serons invités à table
pour manger avec les
autres dans les plats que nous
avons lavés est tout
simplement crédule, pire, stupide.
Quand l’Ua reconnaît la
victoire de Ouattara sans même
tenir compte des conclusions
contraires de ses propres
observateurs envoyés sur
le terrain, juste pour faire plaisir
à nos anciens maîtres,
comment peut-on nous respecter ?
Lorsque le président
sud-africain Zuma déclare que
Ouattara n’a pas gagné les
élections et change à 180°
disant le contraire après
une petite visite de 8 heures à
Paris, on peut se demander
ce que valent ces dirigeants
qui représentent et
parlent au nom de 1 milliard d’Africains.
La force et la vraie
liberté de l’Afrique viendront de sa
capacité à poser des actes
réfléchis et en assumer les
conséquences. La dignité
et la respectabilité ont un prix.
Sommes-nous disposés à le
payer ? Si non, notre place
reste à la cuisine ou aux
toilettes pour garantir le confort
des autres. D’ici là, en
Libye, les bombes qu’on nous décrit
comme des rosiers qui
tombent du ciel pour reboiser le
désert libyen, sont
françaises, américaines, britanniques,
italiennes, canadiennes,
norvégiennes, mais les victimes
sont africaines, toutes
africaines. Oui, c’est une guerre
déclarée à tout le peuple
africain, pas à un homme, pas à
un pays.
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